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Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/238

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promenades japonaises
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cicatrices. C’est tout simplement un portefaix tatoué de dessins artistiques ; ce que nous indique un type de femme gracieusement pointillé au milieu du dos.

En attendant que les poulets soient saisis ou que les boîtes de conserves soient ouvertes, une des jeunes filles qui doivent nous servir à déjeuner fume tranquillement sa pipe minuscule. Elle sourit en nous voyant passer et paraît vivement regretter de ne pouvoir nous faire comprendre les mots gracieux qu’il est de son devoir de nous adresser. Les hauts guetas qu’elle a à ses pieds rappellent parfaitement les petits bancs des ouvreuses de loges. Dire que sous peine de rhumes incessants, il faudra nous chausser nous-même de ces souliers incommodes ! Retardons le plus possible le moment de l’apprentissage.

À table ! Ou, du moins, jetons-nous sur la natte de la chambre et mangeons à terre. Grandes émotions des servantes qui, pour la première fois de leur vie, voient du pain et considèrent de la confiture. Elles se font expliquer longuement la confection de ces aliments qui paraissent les stupéfier profondément ; et, pour surcroît de démonstration, nous leur offrons des tartines. Elles acceptent en rougissant, examinant avec appréhension, comme s’il s’agissait d’un fruit défendu, et ne peuvent se décider à donner le coup de dent fatal.


Une des jeunes filles qui doivent nous servir à déjeuner
fume tranquillement sa pipe minuscule.

Enfin, nous partons espérant que, à huit clos, loin des regards indis-