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promenades japonaises.


XXXVI

LE TOMBEAU D’YEYAS


our construire le grand temple on a fait dans la montagne une immense entaille rectangulaire. On a soutenu les terrains par trois énormes murs en granit, construits comme les murs pélasgiques avec de grands blocs irréguliers. Et, tout en haut de ces murailles, se dresse la forêt colossale.

Le spectateur a donc la triple impression de la hauteur du temple doré, de la hauteur des murailles qui dominent la cime des toits et de la hauteur des arbres noirs trois fois séculaires, qui s’élancent dans le bleu du ciel.

L’intérieur du temple est d’une richesse inouïe ; mais cette richesse n’exclut pas ce goût irréprochable qui caractérise l’art japonais, même lorsqu’il semble faire abus de matières précieuses. Dans le monument même sont des salons où se mettaient en prière les envoyés impériaux à droite et les Daï-mios à gauche ; quelques marches de laque noire, qui descendent, conduisent au sanctuaire gardé par un rideau que nous ne pouvons franchir.

Un prêtre shintoïste vient à passer vêtu de couleurs sombres et coiffé