Page:Guinard - Auguste et Noemi.djvu/36

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Parmi les noms qui ne sont chers qu’à moi, il en est un, cher à tous, qu’on trouvera souvent répété sur ces tablettes de mon âme. Celui que tous les poètes ne nomment qu’avec une affectueuse admiration a bien voulu m’écrire plusieurs fois pour m’engager à révéler ce que je chantais auprès de mon foyer, 11 désirait depuis longtemps que je donnasse l’essor à ce qu’il appelait ma couvée de poésies. Qu’il me soit permis de me couronner ici d’un des rayons de cette brillante auréole et de m’honorer d’un tel suffrage. Toutefois je ne confierai qu’à mes enfants, comme un héritage précieux, les lettres bienveillantes que le poète a adressées à une humble femme avec toute l’indulgence propre au génie ; mes amis les ont déjà lues.

Je n’en dirai pas plus, je ne ferai pas de plus longues apologies ; je ne sens ni vanité ni fausse modestie. Que Dieu me soit en aide ! C’est la charité qui s’adresse à la charité : puisse cette flamme pure se communiquer de l’âme à l’âme, car elle est vraiment le feu sacré !