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Page:Guinault - Le numéro treize (1880).pdf/17

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LE PETIT VILLAGEOIS

qu’il faut passer à la maison sont monotones ; plus de soleil, de verdure, de liberté, l’unique distraction consiste dans les réunions du soir.

Viennent les brumes de novembre, ce n’est point dans un salon bien chauffé, brillamment éclairé qu’on se rassemble ; mais dans un endroit dont la chaleur est due à l’haleine des animaux, ans un lieu éclairé par de petites lampes fumantes attachées aux rouets, car on filait dans mon jeune temps.

Après souper, les voisins et les voisines arrivaient pour babiller en travaillant ; les femmes s’asseyaient les unes près des autres sur des escabeaux ; les hommes, placés plus loin, triaient des graines ou tillaient le chanvre ; les enfants sommeillaient iéi et là et les bêtes dormaient de leur côté.

Comme notre étable était vaste et chaude, la veillée se faisait presque toujours chez nous.