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Page:Guinault - Le numéro treize (1880).pdf/19

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CHAPITRE II.

La veillée.

Dame ! on parlait un peu des uns et des autres, surtout des absents, selon l’ordinaire, et quand toutes les nouvelles étaient débitées, on priait une ancienne de conter quelque chose.

La vieille Mathurine s’en chargeait habituellement, car, soit dit sans méchanceté, elle aimait bien à causer, la bonne femme, et savait plus d’histoires à elle seule que les trois quarts de l’assistance.

Quoique enfant, je remarquais que mon parrain fronçait souvent les sourcils pendant qu’elle parlait, sans pouvoir m’expliquer son’mécontentement.

— C’est pas ça ! Mathurine, s’écria-t-il tout à coup, interrompant la conteuse au plus bel endroit de son récit, une femme d’âge comme vous, ne devrait pas dire des choses qui ne sont bonnes qu’à détraquer l’esprit ! Surtout devant des enfants qui les croient naïvement ! M’est avis que toutes vos racontances sont des tas de faussetés. Vous perdez une belle occasion de ne pas