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Page:Guinault - Le numéro treize (1880).pdf/39

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LE PÈRE LASCIENCE

elle s’en va… elle tourne par la sente aux Oies mouillées…

— Bon ! Elle va raconter partout que je t’ai emmené au sabbat, sous prétexte que la porte était fermée, et que des gens qui n’ont rien à cacher ne craignent pas de laisser leur porte ouverte. Voilà ce que c’est que la langue du monde, Mais, nous n’avons pas fini, passe-moi une chandelle que j’éclaire ma lanterne.

Il prit la citrouille et plaça dans l’intérieur la chandelle qu’il alluma.

— Ça ira ! dit-il en la soufflant. Voici la plus belle partie de l’individu ; mais, ce n’est pas tout… Ouvre l’armoire et prends ma clarinette sur la troisième planche à droite.

— La clarinette, parrain ?

— Eh oui, garçon, la clarinette.

— Parrain, la clarinette ?

— Mais oui ! Tu as l’air tout ébaubi.

— Dame ! c’est que la clarinette…

— C’est pour l’accompagnement. Tu verras…

— Le chat, à présent.

— Le chat ? pourquoi faire ?

— Prends-le toujours.

— Il ne veut pas venir, Minet ! Minet ! ah ! le voilà parti !

— Sans le chat tout est manqué : je perds mon foin et ma morale. Montre-lui son écuelle.

— Je le tiens ! c’est drôle, parrain, en prenant les bêtes par la douceur…

— Ça prouve leur supériorité sur bien des