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Page:Guinault - Le numéro treize (1880).pdf/9

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LE NUMÉRO TREIZE


CHAPITRE PREMIER.

Le petit villageois.

Je ne suis point un citadin, mes amis, je suis un paysan de la Basse-Bourgogne.

Il est certain, qu’à dix lieues de mon village, beaucoup seraient dans l’impossibilité de dire où il est situé ; cette obscurité, je l’avoue, n’est point une injustice ; car je ne lui connais aucun titre de gloire ; mais tous les souvenirs de mon enfance sont là, et je n’y pense jamais sans émotion.

D’ailleurs, qui pourrait oublier ses premiers compagnons d’enfance ? Les jeux bruyants sur la grand’place et les tableaux qui frappent une imagination encore ignorante de la vie ?

Le souvenir n’en semble puéril qu’à ceux dont le cœur s’est éteint. Les braves gens l’affirment.