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Page:Guinault - Un républicain au village (1876).pdf/20

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tendants savent si bien que les principes républicains seuls, peuvent répondre aux aspirations de la nation, que tous, à l’envie, ils en sèment les manifestes qu’ils adressent au peuple. Par cela même ils renient les principes de leurs pères et rendent hommage à cette fille du peuple, la République, qu’ils ne peuvent tuer parce qu’elle est immortelle.

— Tiens ! ils font donc comme moi quand je veux faire avaler une purge au petit de mon garçon ? dit la mère François, ils mettent du miel au bord de l’écuelle… en voilà une ruse !

— Oui, mais le petit avale la drogue, pas moins ? riposte le père Jean-Pierre.

— Pour ça, il l’a avalée… je ne peux pas dire… mais à cette heure que le voilà quasiment grandelet, il me rit au nez… et il jette la drogue.

— Monsieur, faites excuse, fit le gros François, je vais vous dire mon idée. Le brigadier qui est un malin, me racontait qu’on avait déjà eu la République deux fois et qu’elle n’avait rien fait de bon, au contraire.

— Il y a, mes amis, des gens intéressés à ce que la République n’existe pas puis qu’ils ne vivent qu’à vos dépens ; et que, précisément à cause de cela, la République les chasserait. Aussi, vous pensez bien qu’ils manœuvrent sans cesse afin que vous repoussiez la République. Ils vont même jusqu’à se dire républicains et commettent toutes sortes de crimes et de désordres sous