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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/11

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les hurons-iroquois

Mais les Iroquois, on le verra bientôt, sont comparativement riches, ont des demeures fixes, et l’on doit admettre que leur barbarie n’épargne pas toujours leur propre sang.

Ce fait s’explique par l’état violent où les tient leur ambition de mener à fin leur grand projet. Les nombreux guerriers conquis, mais non encore assimilés, qui habitent leurs villages, y rendent la discipline plus difficile et l’exigent plus sévère. De là la formation d’une humeur tranchante et l’acquisition d’une adresse qui les rendent plus prompts que d’autres à fendre des crânes.

Leur activité constante, bien que barbare, à la poursuite d’un but excessivement difficile à atteindre, n’a pas toutefois que des désavantages : elle développe singulièrement chez eux l’énergie, l’esprit de suite, l’art de gouverner, et les rend bientôt supérieurs en tout cela aux autres peuples de leur race.

Bien plus, tandis que la paix et la paresse ramollissent les Hurons, la guerre continuelle maintient le niveau moral des Iroquois. Après la défaite des premiers, ceux d’entre eux « qui avaient été incorporés parmi les vainqueurs, dit Lafitau, n’osèrent jamais proposer à Anié et à Tsonnontouan, un festin de débauche qu’ils pratiquaient dans leur païs… dans la crainte de révolter les Iroquois, dont les