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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/12

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en mocassins

mœurs n’étaient pas assez corrompues pour tolérer un tel désordre »[1].

À leur tour, les Iroquois se corrompent lorsqu’ils commencent à jouir de la paix. Dès le début du dix-huitième siècle, leurs anciens et leurs anciennes se plaignent de ce qu’il s’est introduit chez eux, un dérèglement inconnu jusque là et qui rend leur nation méconnaissable.[2]

Seuls, à l’époque de la découverte, ils conservent encore leurs vestales. Ces vierges par état vivent cloîtrées en des cabanes spéciales et sont respectées du peuple. Un petit garçon choisi par les anciens leur porte les choses nécessaires, et l’on a soin de le changer avant que l’âge rende ses services suspects.

« Il me semble, dit Lafitau, qu’elles s’étaient assez bien soutenues jusqu’à l’arrivée des Européens qui en firent des vierges folles en leur donnant de l’eau-de-vie… Quelques-unes ayant (alors) contrevenu à leur profession avec trop d’éclat, les anciens en eurent tant de honte, qu’on résolut dans le conseil de séculariser ces filles irrégulières dont le scandale avait déshonoré la nation. Ainsi finirent les vestales iroquoises. »[3]

La religieuse tradition qui veillait à l’existence de

  1. « Mœurs des Sauvages », tom. II, p. 270.
  2. « Mœurs des Sauvages », tom. II, p. 270.
  3. « Mœurs des Sauvages », tom. I, p. 158.