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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/22

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en mocassins

matrones en conseil le confirment dans sa dignité.[1]

Ainsi considérées comme les personnes les plus représentatives des familles, elles en nomment les délégués au conseil des chefs et les choisissent souvent de leur sexe. L’épouse est seule maîtresse dans la cabane et commande seule aux enfants.

Le sénat se réserve les jugements suprêmes, toujours incontestés ; mais les matières qu’on lui soumet ont été élaborées dans le conseil des femmes. Ainsi, sur tous les sujets, qu’ils soient d’un intérêt particulier ou général, on fait d’abord s’exercer les langues les plus déliées, comme aussi les esprits les plus vifs, les moins raisonneurs, les plus aptes à deviner.

On semble donc avoir reconnu que les personnes du sexe faible, excellent à mettre les questions sur le tapis et à toucher rapidement à tout. Il est d’ailleurs certains que, chez les Hurons-Iroquois, elles connaissent mieux l’économie rurale et domestique dont elles font presque tous les frais.

Avec leurs questions d’intérêt domestique et d’ordre civil, elles fournissent la matière la plus abondante des conseils ; matière que les hommes, tout entiers à la chasse et à la guerre, considèrent comme

  1. Étant données les mœurs un peu libres de ces peuples, ils s’assuraient par cette méthode que le nouveau chef était au moins du même sang que l’ancien.