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en mocassins

assimiler peu à peu : tel fut le plan conçu par ceux que les Iroquois appelaient leurs grands ancêtres ; plan dont ils poursuivirent sans défaillance, pendant près de trois siècles, la terrible exécution.

Les tribus algiques[1] les plus voisines des confédérés furent détruites de bonne heure ; plusieurs d’entre elles n’existaient déjà plus lors de la découverte ; mais les pionniers français devaient voir le temps où celles de la Nouvelle Angleterre se soumirent, et où les Lenni-Lenapes furent en partie iroquisés.

Encouragés par leurs succès, les Confédérés respectèrent de moins en moins le droit des gens : ils arrivaient à l’improviste, de nuit, sans motif apparent ; choisissaient, pour attaquer une tribu sédentaire, le temps où les arbres avaient des feuilles ; une tribu nomade, la saison où les exigences de la chasse l’avaient dispersée. La guerre dégénérait en chasse à l’homme. Les Algonquins des Grands Lacs n’étaient plus en sûreté dans leurs anciens villages ; les Illinois s’enfuirent dans l’Ouest, les Nipissings dans le Nord, les Sauteux et les Missisakis s’enfoncèrent dans les bois, les Outaouais et le reste des Hurons s’enfermèrent dans une île. En allant traiter à

  1. Cette dénomination employée d’abord par Schoolcraft comme synonyme d’algonquin a été adoptée par l’abbé Cuoq et par d’autres.