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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/28

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les hurons-iroquois

Québec, on ne voyageait que de nuit ; on ne campait que sur les rives nord.[1]

L’arrivée des Européens compliqua la politique à suivre et ralentit le succès des Cinq-Nations ; mais elle ne déconcerta pas leurs diplomates aussi intelligents que féroces : ils surent encore longtemps tenir la balance entre le Canada et la Nouvelle-Angleterre. À la paix de Ryswyck (1697), on n’osa rien régler concernant le territoire iroquois : ceux-ci protestèrent de leur indépendance, et les deux colonies craignaient également de se les rendre hostiles.

Ce qu’il y avait de plus étonnant, c’est que la gigantesque entreprise se poursuivait avec une poignée d’hommes et au prix des plus cruels sacrifices.

« Ces victoires des Iroquois, dit la Relation de 1657, leur causant presque autant de pertes qu’à leurs ennemis, elles ont tellement dépeuplé leurs bourgs, qu’on y compte plus d’étrangers que de naturels du pays. Onnontagué a sept nations différentes qui s’y sont venues establir, et il s’en trouve jusqu’à onze dans Sonnontouan ». On lit dans la Relation de 1660 : « Qui ferait la supputation des francs Iroquois, aurait de la peine d’en trouver plus de douze cents, en toutes les cinq nations, parce que le plus grand

  1. Voir Sagard : « Voyage au Pays des Hurons », C. XVII, p. 218 : de la Potherie : « Hist. de l’Amé. Sept. », t. II, pp. 51, 52 et 55.