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en mocassins

soupçonne déjà, chez les Hurons-Iroquois, le goût du merveilleux terrible et de l’énormité. On ne sera pas trompé. Effleurons seulement quelques points saillants de leur folk-lore et de leur mythologie.

La Genèse. — Aucune terre n’émerge encore de l’océan. Un canot vogue, ballotté par les flots et monté par les six premiers hommes : hommes aux cheveux déjà grisonnants et néanmoins sans épouses. Ils s’affligent en pensant qu’ils mourront sans postérité, lorsqu’ils apprennent par des oiseaux qu’il y a au ciel une femme.

Ils délèguent l’un d’entre eux pour l’aller chercher.

Agohao, tel est le nom, de l’élu attrape les plus gros spécimens de la gent ailée, leur ordonne de l’enlever au ciel, met leur liberté à ce prix, et bientôt vole, sur leurs dos, à la conquête de la divine Atta.

Il la rencontre sur un gazon paradisiaque, auprès d’une fontaine ; il lui offre le plus délicat des mets : de la graisse d’ours ; et là, dans les sublimités, sous la voûte radieuse, ayant pour musique les gazouillis de l’eau et des hirondelles célestes, il célèbre l’hymen tant désiré.

Mais hélas ! l’amour terrestre n’est pas digne du