tion, il s’est laissé tomber assoupi. Durant son sommeil, tu l’as battu et tu as mis en fuite ses jeunes gens ; mais il va se réveiller. Je crois le voir remuer déjà et s’informer de ces enfants… Il s’éveille et qu’allez-vous devenir ? »[1]
L’orateur continue sur ce ton. Bien que son discours ait été reproduit de mémoire, en anglais, par Henry, la structure en est telle que les traductions n’y peuvent pas changer grand’chose. Elles ne donnent pas aux arguments ce caractère puéril, non plus que cette absence d’enchaînement. L’Apostrophe Anglais, répétée au début de chaque phrase, a sans doute quelque chose d’assommant et atteint son but, mais n’en est pas moins sans art.
Les quelques fleurs dispersées dans le champ restreint et du reste peu connu de l’éloquence algonquine, se rattachent, comme à leur tige, au pathétisme beaucoup plus qu’à l’argument.
L’historien des Sauteux cite avec un orgueil national visible, la harangue et surtout le geste éminemment pittoresque du chef Wahboojeeg. Il nous le fait voir au bord du lac Supérieur, debout sur un rocher en saillie au-dessus des eaux. Trop vieux pour suivre les guerriers de sa tribu dans une expédition contre les Iroquois, il ne les laisse pas partir sans essayer d’enflammer leur courage.
- ↑ F. M, Max. Bibaud : « Sagamos Illustres », p. 302, et Parkman : « Conspiracy of Pontiac », vol, I, p. 341 et suiv.