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Page:Guiraud - Chants hellènes, 1824.djvu/27

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CHANT PREMIER.


Hélas ! tu retranchais l’avenir à tes jours :
Ta voix les maudissait, et maudire est un crime ;
Tu ne savais donc pas que si le monde opprime,
Dieu venge quelquefois et console toujours.

Mais peut-être (et j’en crois ton sublime génie[1],
J’en crois l’Europe entière honorant ton cyprès)
Nous avons méconnu tes sentimens secrets :
La gloire est tributaire envers la calomnie,
Et de nos vains propos la vérité bannie,
Et deÉclate enfin dans nos regrets.

Tu ne respirais pas librement sur la terre,
Et comme le grand aigle au haut des cieux monté,
Va chercher l’air brûlant qui nourrit le tonnerre,
Le souffle impatient de ton cœur solitaire
Le soAspirait l’immortalité.

  1. Il y a dans quelques parties des ouvrages de Byron des vers qui indiquent un sentiment religieux très profond. Il est malheureux que les agitations de son cœur l’aient jeté quelquefois en des doutes coupables, peut-être malgré lui. Ce cœur était malade comme celui de Rousseau l’avait été… On est presque excusable lorsqu’on est tant à plaindre.