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CHANT SECOND.

Les pas encore empreints du plus saint de nos rois ;
On ne s’égare point sur des traces si belles.
Quoi ! partout le croissant a des soldats fidèles,
Et le signe vainqueur qu’éleva Constantin,
Qui seul de Tolbiac décida le destin,
Qui du joug d’Almanzor affranchit nos campagnes,
De cités en cités reconquit les Espagnes,
Sur le monde chrétien passerait aujourd’hui,
Sans qu’un seul défenseur se ralliât à lui !
Vous nous imposez donc par des titres frivoles,
Chevaliers de salon et chrétiens en paroles,
Vous qui près des martyrs craignez de vous ranger,
Vous qui semblez attendre, à l’abri du danger,
Que la mer du midi vienne au pied de nos villes,
Battre d’un flot sanglant nos vaisseaux immobiles,
Et roulant jusqu’à nous des cadavres meurtris,
Des fêtes du sérail nous porte les débris !

Non, race de nos preux, levez-vous tout entière ;
Dieu le veut. — Déployez l’invincible bannière ;
Vous surtout, dont le Nil vit les succès hardis,
Vétérans de Moscou retrouvés à Cadix,
Preux récens, poursuivez ces esclaves timides
Que vous avez chassés du pied des pyramides[1] ;

  1. La bataille des Pyramides.