Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/17

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Un fait qui semblait bien établir la contagion de la matière du grease à l’homme, est celui que MM. Pichot et Mannoury ont communiqué en 1856 à l’Académie de médecine. Le 5 mars de cette année, M. Pichot fut consulté par un garçon maréchal nommé Brissot, qui présentait à la face dorsale de ses mains des pustules ayant la plus parfaite analogie avec celles de la vaccine. Il n’avait jamais été vacciné, n’avait eu aucun contact avec des vaches malades, mais avait ferré quelques jours auparavant un cheval atteint, d’eaux-aux-jambes.

Pour s’assurer si les pustules qu’avait contractées le maréchal étaient les mêmes, produisaient le même résultat que celles que donne le cow-pox, M. Pichot l’inocula avec du vrai vaccin et avec lui deux enfants qui n’avaient pas été vaccinés. Brissot se montra réfractaire à l’inoculation, et l’enfant présentait quelques jours plus tard de très belles pustules vaccinales.

M. Mannoury ayant reçu quelques jours après du virus qu’avait recueilli M. Pichot aux pustules du maréchal, l’inocula à un enfant sur lequel apparurent bientôt les caractères d’une vaccine régulière. Deux jeunes filles qui, jusque-là, s’étaient montrées réfractaires au virus vaccin, furent inoculées avec celui des pustules de l’enfant ; le plus grand succès couronna l’expérience. Plusieurs vaccinations successives furent encore pratiquées, et toujours avec la même réussite, toujours avec des résultats heureux. Pour Pichot et Mannoury, la démonstration était assez claire, ils ne doutaient plus de l’origine du cow-pox.

Toutes ces observations, toutes ces expériences semblent