Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/18

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prouver les unes plus que les autres la faculté qu’auraient les eaux-aux-jambes d’engendrer la vaccine ; mais à côté d’elles se présentent d’autres expériences plus nombreuses, pratiquées par des hommes non moins habiles, et dont les conclusions sont loin d’être identiques à celles des premières.

Woodville, qui le premier s’est occupé de vérifier l’opinion de Jenner, dit avoir toujours inoculé la matière du grease au pis de la vache sans produire la moindre éruption pustuleuse. Coleman n’a pas été plus heureux. Plus tard, les mêmes essais et dans le même but ont été faits par Simmons, Lavrence, Pearson, Pilger, Baron, Buniva, Luciano, Toggia, Guiffa, Bartholini, et tous ces auteurs à leur tour ont vu échouer leurs entreprises. Les expériences de Héring en Allemagne, de Thouret, de Teissier, d’Huzard en France, de Sacco en Italie, n’ont donné que des résultats négatifs.

À une époque plus rapprochée de nous, MM. Bousquet et Leblanc ont répété les expériences de Voodville, et comme lui sont arrivés à cette conclusion : que le grease est impuissant à donner naissance à la vaccine.

Ces faits ne sont pas les seuls que nous pourrions invoquer, s’il s’agissait de fournir d’autres preuves de la non-contagion des eaux-aux-jambes ; il en est beaucoup d’autres tout aussi intéressants, tout aussi dignes d’intérêt, qu’il est superflu d’ajouter à la liste déjà trop longue de ceux que nous avons passés en revue.

En présence de tant d’expériences, de tant d’opinions divergentes au sujet de l’origine de la vaccine, toute conclusion devenait incertaine, impossible même ; et, connue auparavant,