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LE DÉPART


« Chante, tant que la vie est pour toi moins amère
 Prends ta marmotte et ton léger trousseau :
Répète, en cheminant, les chansons de ta mère.
Quand ta mère chantait autour de ton berceau.

« Si ma force première encor m’était donnée.
J’irais te conduisant moi-même par la main ;
Mais je n’atteindrais pas la troisième journée !
Il faudrait me laisser bientôt sur ton chemin :
Et moi, je veux mourir aux lieux où je suis née.

« Maintenant de ta mère entends le dernier vœu :
Souviens-toi, si tu veux que Dieu ne t’abandonne,
Que le seul bien du pauvre est le peu qu’on lui donne.
Prie et demande au riche : il donne au nom de Dieu.
Ton père le disait. Sois plus heureux : adieu. »