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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/137

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courbures combinées des ailes des oiseaux qui volent le plus longtemps et le plus haut : l’albatros, qui fait le tour du monde en volant, et le grand condor des Andes, qui plane au-dessus des volcans et des neiges éternelles.

Les tringles d’acier qui les reliaient à la chambre des machines et leur transmettaient le mouvement, lui parurent d’abord intactes ; mais, en s’approchant de plus près, il vit qu’elles étaient cassées à l’endroit des articulations, d’une cassure nette et brillante, toute fraîche.

Il reconnut même les traces du mastic métallique que Jonathan avait employé, pour dissimuler les morsures de la lime.

L’aéronaute ne put retenir une exclamation de colère.

Ses premiers soupçons se portèrent sur Jonathan.

– Il n’y a, s’écria-t-il, que cette canaille de Yankee, pour avoir commis un tel méfait… Il est encore heureux, songea-t-il, qu’il n’ait pas pensé à détraquer le liquéfacteur. Nous aurions fait une chute de huit cents mètres, et nous aurions été broyés en mille miettes… Présentement, le danger n’est pas considérable. Nous allons continuer à nous élever ; et vers mille ou douze cents mètres, nous rencontrerons le grand courant atmosphérique qui porte dans la direction de l’est. Il nous mènera où nous avions d’abord résolu d’aller, c’est-à-dire sur la frontière russo-allemande ; et pendant le voyage, je trouverai