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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/159

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M. Bouldu, à l’hypocrisie de Jonathan, qui se faufilait de groupe en groupe, ranimant la querelle par des insinuations perfides quand il voyait les gens à peu près d’accord, s’envenima si bien que les autorités, craignant une bagarre, firent tout doucement évacuer la place par les soldats et les agents.

Au retour, le docteur Rabican, très entouré, fut invité, par plusieurs savants, à donner son opinion sur la question qui passionnait tout le monde.

Le docteur était trop loyal pour feindre une satisfaction qu’il ne ressentait pas.

– Je suis, dit-il, très inquiet. Il y aurait autant de présomption à croire au succès, que de pessimisme à préjuger une catastrophe. Le mieux est d’attendre quelques jours. Quant à moi, j’ai la plus grande confiance dans l’intelligence et dans l’expérience d’Alban. C’est un aéronaute plein de ressources. Si l’avarie qui a immobilisé ses appareils n’est pas trop grave, j’ai le ferme espoir qu’il réussira.

Ces paroles arrêtèrent net les discussions.

Chacun sentit que le docteur avait parlé de la façon la plus raisonnable et la plus prudente, et que toute autre opinion serait prématurée.

On se sépara donc sans enthousiasme, presque silencieusement.

De son côté, le docteur Van der Schoppen avait, avec son ami Bouldu, une discussion des plus animées.