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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/160

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L’Allemand était de l’avis du docteur Rabican.

Avec son gros bon sens, il ne pouvait admettre que le public regardât comme avortée une tentative dont on ne connaissait pas encore le résultat.

– Je vous dis qu’ils sont perdus, s’écriait M. Bouldu avec feu ; et je les inscris, d’ores et déjà, en compagnie des Blanchard, des Pilâtre des Roziers, et de bien d’autres, au nombre des victimes de l’imprudence scientifique.

– Je m’inscrirai pour un dollar lorsqu’il s’agira de leur élever un monument commémoratif, glapit haineusement l’Américain.

– Permettez-moi, interrompit le professeur Van der Schoppen, dont les idées étaient très lentes, mais qui les suivait jusqu’au bout, permettez-moi, mon cher monsieur Bouldu, de vous demander sur quelles raisons vous vous appuyez pour croire que la Princesse des Airs ne pourra pas opérer sa descente comme un ballon ordinaire ?

– Vous ne savez donc pas le premier mot de la science aérostatique, répondit rageusement M. Bouldu. L’aéroscaphe, ou quelque soit le nom barbare dont on a baptisé cette machine, n’est pas du tout dans les mêmes conditions qu’un autre ballon. La coque métallique pèse un poids de tous les diables ! Quand ils arriveront à une certaine distance de terre, leur aérostat, dégonflé de son « lévium », n’aura plus la force de les