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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/168

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Quelques-uns ne se gênaient pas pour insinuer que M. Bouldu et son serviteur américain pouvaient bien être pour quelque chose dans cette disparition imprévue.

Le docteur dut hautement déclarer, à plusieurs reprises, qu’il n’avait aucun soupçon contre son ancien ami.

La police, immédiatement prévenue, redoutait plutôt, pour l’enfant, quelque accident de canotage, quelque attaque des rôdeurs des bords de la Seine.

Malgré la nuit, de fortes lanternes électriques furent disposées sur des bateaux et sur le rivage ; et une équipe de mariniers explora le fleuve dans tous les sens.

Évidemment, ces recherches demeurèrent sans résultat ; et à deux heures du matin, le docteur dut rentrer, brisé de fatigue, la mort dans l’âme, sans avoir même une parole de consolation, une lueur d’espoir à donner à sa femme et à sa fille.

À peine eut-il franchi le seuil du vestibule que Mme Rabican et Alberte, déjà informées de l’inutilité des recherches, vinrent se jeter en pleurant dans ses bras.

Entre ces trois êtres, si cruellement frappés, pas une parole ne fut échangée.

Le père, étranglé par l’émotion, ne put que mêler ses larmes à celles des deux femmes.

Le lendemain, de bonne heure, le docteur, qui n’avait pu fermer l’œil de la nuit, fit reprendre,