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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/174

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même âge que Ludovic et de sa taille ; mais les traits étaient si dissemblables que l’erreur n’était pas possible.

Le soir même, il fut reconnu par ses parents… Le petit malheureux s’était noyé par accident : l’idée d’un crime devait être écartée.

Le docteur Rabican rentra chez lui. Et ce ne fut que quelques jours plus tard qu’il raconta à sa femme et à sa fille, la terrible alerte qu’il avait subie.

– Oui, dit Mme Rabican, dont les larmes recommencèrent à couler… mais, qui sait si mon pauvre enfant n’est pas mort, lui aussi, par accident, dans cette Seine aux eaux profondes, et qui charrie tant de cadavres !

Quoi qu’il en soit, plus que jamais, la fuite de Ludovic Rabican demeurait couverte d’un impénétrable mystère.

À l’institut Rabican, dont la façade, autrefois si gaie, avait pris un air de deuil, Alberte et sa mère passaient de mélancoliques journées, dans le silence et dans les larmes.

La maison, naguère pleine de chants et de rires, était devenue lugubre comme un tombeau.

Les riches étrangers, les lords splénétiques, les excentriques Yankees que la face soucieuse et profondément ravagée du docteur ennuyait, s’en allaient, les uns après les autres, se plaignant qu’on les négligeât, qu’on ne s’occupât plus assez de leurs maladies réelles ou imaginaires.