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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/184

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à lui parler de son fils, hochait désespérément la tête, se refusant à sortir de son mutisme et de sa douleur.

Yvon s’était alors adressé au docteur ; mais il en avait reçu le même accueil découragé.

Depuis le départ de son fils, il semblait qu’il ne pensât plus, que son esprit eût été subitement dépouillé de sa puissance et de son acuité de naguère.

Il remplissait maintenant, d’une façon machinale, les devoirs de sa profession ; mais la science ne l’intéressait plus.

Il ne lisait pas, ne mettait plus les pieds dans son laboratoire, où les flacons et les appareils se recouvraient d’une couche épaisse de poussière.

Il n’eût pas fait un pas pour mener à bien la plus magnifique découverte.

Il était las de corps et d’esprit, vieilli, ridé, les épaules légèrement voûtées ; son ancien esprit d’initiative et d’énergie l’avait entièrement abandonné.

Cependant l’idée d’un départ de Ludovic en aéroscaphe faisait du chemin parmi les jeunes gens de son âge.

Le clan tout entier des Van der Schoppen, qu’Yvon avait catéchisé, s’était converti à cette hypothèse.

Le professeur lui-même n’était pas loin d’y ajouter foi.

Yvon, qui était d’un caractère sérieux et concentré, avait eu aussi une autre idée.