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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/187

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La porte ouverte, il se trouva en présence du professeur Van der Schoppen ; mais dans quel état, justes dieux !…

Ses lunettes étaient cassées, ses yeux pochés.

Sa houppelande vert-olive était dépouillée de ses boutons comme un arbre dont la tempête à fait tomber tous les fruits.

Le professeur s’écroula, plutôt qu’il ne s’assit, en poussant un bruyant soupir, dans un des fauteuils de consultation, dont les ressorts gémirent.

– Eh bien, mon bon ami, dit le docteur en s’empressant… Que se passe-t-il ? En quel état m’arrivez-vous ?

– J’ai eu affaire à forte partie, souffla Van der Schoppen, en s’épongeant avec une compresse d’eau boriquée que le docteur lui tendait.

Après avoir bu un verre de rhum et consolidé sa houppelande avec des épingles, le professeur parut tout à fait remis.

À part un œil poché, qu’auréolait un large cercle noir, il avait repris sa physionomie de tous les jours.

– Mais enfin, interrogea le docteur Rabican que les façons flegmatiques du professeur agaçaient, que vous est-il donc advenu ?

– Oh ! un accident très simple, déclara sérieusement l’Allemand. Une erreur de dose, voilà tout !

– Une erreur de dose ?

– Voilà… J’ai été appelé, ce matin par un garde-chasse, une espèce d’hercule bourru qui