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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/188

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loge tout au bout de la ville, à proximité de la forêt. Il souffrait de rhumatismes articulaires. Je lui ai d’abord appliqué quelques coups de pied bas qu’il a empochés sans sourciller. J’ai cru la dose insuffisante, j’ai redoublé. Alors mon homme, que j’avais sans doute atteint au centre même de la maladie, s’est rebiffé, et m’a administré la plus magistrale volée que j’aie jamais reçue au cours de ma longue carrière… Vraiment, je l’admire. Quelle poigne !

Le docteur Rabican qui avait écouté attentivement ces explications posément énoncées, ne put réprimer un sourire.

– Votre méthode est dangereuse, dit-il.

– C’est possible ; moi, je la trouve excellente, répondit Van der Schoppen en prenant congé pour aller changer d’habits.

Dans le vestibule, il se croisa avec une femme, pauvrement vêtue, qui lui jeta, en passant, un regard chargé de haine.

Le savant professeur reconnut la femme de son client, Velut, le garde-chasse, qui venait, sans doute, solliciter, pour son mari, les soins du docteur Rabi-can.

Van der Schoppen ne se trompait pas.

La mère Velut, comme l’appelaient ses voisines, pressa le docteur de se rendre près de son mari, qu’un mauvais charlatan avait presque estropié.

– Heureusement, ajouta-t-elle, que mon mari lui a rendu la monnaie de sa pièce. Il n’est pas près de revenir.