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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/47

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sa blessure et présenté par le docteur Rabican, vint, à son tour, collaborer officiellement aux travaux météorologiques de M. Bouldu…

Jonathan était attaché à son maître, mais égoïstement, férocement. Il le voulait pour lui tout seul, avec ses bourrades, ses invectives, son cerveau sans cesse fumant d’imaginations bizarres, et ses éclairs de loyale bonté qui empêchaient qu’on pût lui en vouloir de ses violences.

Dès lors, Jonathan n’eut plus qu’une pensée : évincer, par tous les moyens possibles, cet Alban qu’il jalousait, et dont la supériorité l’humiliait.

C’est alors que ses instincts de détective et de pickpocket reprirent le dessus.

Il épia l’ancien acrobate, et lui subtilisa ses papiers, qu’il remettait en place après en avoir pris copie.

Puis, confidentiellement, en l’absence d’Alban, il entretint M. Bouldu d’une grande découverte qu’il méditait, réussit sans peine à enthousiasmer l’inflammable savant pour la navigation aérienne qui, seule, selon lui, devait donner la clef de tous les grands problèmes météorologiques.

Alban, sans défiance, continuait ses travaux personnels dans le plus grand secret, se proposant de n’en parler à son protecteur que lorsque tout serait complètement terminé.

Il ne lui restait plus à découvrir qu’un perfectionnement au moteur à poids léger, dont l’aéroscaphe devait être pourvu, lorsqu’il se résolut à confier au savant le résultat de ses travaux.