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Page:Guitton - Le Rouge - La Princesse des airs - En ballon dirigeable, 1900.djvu/92

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qu’il failli renoncer tout à fait à son projet de fuite.

Il était tenté de se lever, d’aller frapper à la porte de la chambre de son père, et de lui avouer tout.

Une mauvaise honte le retint…

– Après tout, se dit-il, mon père me pardonnera aussi bien au retour. Il est si bon… Puis, ce voyage ne durera que quelques jours peut-être… Je laisserai, d’ailleurs, une lettre pour Yvon, afin qu’il prévienne tout le monde… D’ailleurs le temps se passe, la nuit s’écoule ; ce n’est plus le moment d’avoir des irrésolutions.

Avec un trouble qu’il essayait vainement de se dissimuler à lui-même, Ludovic s’habilla de ses vêtements d’hiver ; car il avait entendu dire qu’à une grande altitude, la température est glaciale.

Il eut soin d’emporter les photographies de ses parents et celle d’Yvon, ainsi qu’un beau canif, à manche de nacre, dont, quelque temps auparavant, sa grande sœur Alberte lui avait fait présent.

– Allons, s’écria-t-il, le sort en est jeté !…

Délibérément, il appuya sur le bouton de sa lampe électrique, et plongea la chambre dans l’obscurité.

Il prêta l’oreille quelques instants : la maison était silencieuse ; chacun dormait d’un profond sommeil.