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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/167

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importante maison de cotonnades de Birmingham, se livrait aussi, pour son compte, à un commerce original.

Il achetait ou se faisait céder, le plus souvent à vil prix, tous les manuscrits et tous les livres en langue persane, arabe, syrienne, qu’il pouvait trouver ; et, de retour en Europe, les revendait, au poids de l’or, aux savants orientalistes de Paris ou de Londres.

William Lubbock, grâce à sa profession même, possédait une instruction au-dessus de la moyenne. Il était au courant de l’expédition du docteur Rabican, et il fournit aux voyageurs plusieurs renseignements pratiques très précieux sur les régions qu’ils avaient à traverser.

Comme beaucoup de ses compatriotes, M. Lubbock était d’une extrême obligeance chaque fois qu’il ne fallait rien débourser, et que cela ne lui faisait pas perdre de temps.

Il y avait parmi les passagers un personnage dont l’aspect formait avec celui de M. Lubbock, qui était grand, froid, maigre et avare de ses paroles, un contraste parfait.

Il était français, et, comme l’indiquaient les cartes de visite rédigées en plusieurs langues, et dont il faisait cadeau aux premiers venus, il se nommait Philibert Dubois, et voyageait pour une grande maison de curiosités parisienne.

M. Dubois était bruyant, mal élevé et bavard.

Il tapait fréquemment sur son gousset où tintaient quelques pièces de cinq francs.