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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/166

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Au nombre des passagers de première classe, avec qui les explorateurs se trouvaient forcément en contact, deux fois par jour, à la table du bord, se trouvaient plusieurs officiers russes qui regagnaient leurs garnisons du Caucase, et un pacha qui retournait à Trébizonde après avoir été rendre compte de sa gestion au sultan.

Ce personnage ne quittait guère sa cabine, et il ne faisait pas un pas sans deux jeunes esclaves ou fonctionnaires attachés spécialement à sa personne.

C’était le chiboudji, chargé de nettoyer la pipe du pacha et de la lui présenter à la moindre réquisition, bourrée et allumée, et le cafedji, chargé de veiller à ce que son maître eût, à portée de sa main, une tasse toujours pleine de moka.

Ce pacha qui, à en juger par son costume à l’ancienne mode turque, devait appartenir au parti des « Vieux Turcs », regardait les Européens avec arrogance.

Pas une fois, il ne daigna descendre à la table d’hôte.

Heureusement qu’il se trouvait, au nombre des passagers, des compagnons plus aimables.

Entre autres, certains des officiers russes qui parlaient couramment le français, et n’avaient d’autre défaut que de se livrer à de fréquentes libations de Champagne et surtout de cette détestable eau-de-vie de grains qu’on appelle vodka.

Il y avait encore un Anglais nommé William Lubbock qui, tout en représentant en Asie une