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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/82

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même se lance à la poursuite de la fillette. Il a enfin saisi par la main la petite étrangère ; mais elle se débat vigoureusement lui échappe, et légère comme un sylphe, reprend sa course.

« Enfin le père de Serge finit par s’en emparer et la maintient solidement ; et malgré les remontrances de sa femme, et les larmes de ses enfants, il l’emmène dans la direction de la maison.

« L’enfant de neige ne pousse pas un cri : elle se débat toujours violemment. Mais elle ne peut s’échapper. Le grésillement de ses cheveux se fait entendre avec plus de force, mais le pêcheur n’y prend pas garde.

« Il a enfin gagné la porte : mais, à ce moment, un phénomène étrange se produit.

« Une rafale s’abat, en mugissant, sur la maison qu’elle secoue jusqu’en ses fondements : la neige du jardin, soulevée en épais tourbillons, enveloppe les acteurs de cette scène qui demeurent tout épouvantés. Le père de Serge pousse une exclamation de colère ; au même moment tout redevient calme.

« Les deux enfants et la femme du pêcheur voient alors celui-ci sur le seuil de la porte, les bras vides : la fille de neige lui a échappé pendant la tourmente. Ils entrent dans la maison, mais le père de Serge s’arrête brusquement : sur le seuil brille une petite étoile de neige qui ne tarde pas à fondre, et le pêcheur se signe en disant :

« — Votre statue, mes enfants, n’était rien moins que la Fille du Roi de la Neige !