Aller au contenu

Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’une voix sourde. Je voulais prendre seulement l’argent nécessaire à un voyage en Allemagne. Je savais que je n’étais plus en sûreté ici, depuis ma tentative de destruction de l’aéroscaphe. Cette tentative, je ne l’ai faite que par dévouement pour vous, Monsieur Bouldu, pour vous éviter une humiliation dans le monde savant. Je savais que vous détestiez Alban Molifer, et même votre ancien ami le docteur Rabican, et que l’échec de leur entreprise vous causerait la plus vive satisfaction.

– Je suis puni de ma haine et de ma partialité, s’écria M. Bouldu, en réprimant, à grand-peine, son indignation, puisque j’ai la honte d’entendre ce scélérat insinuer que je suis moralement son complice !

Laissant Jonathan qui, sous la garde de Jean, commençait à reprendre espoir, le tribunal improvisé passa dans une pièce voisine, pour délibérer.

M. Bouldu gardait un sombre silence.

Il était humilié, confus, irrité, de l’erreur grossière qu’il avait commise en considérant, pendant si longtemps Jonathan comme un serviteur dévoué.

Il s’accusait en lui-même d’avoir indirectement causé, par sa faiblesse, tous les crimes qu’avait perpétrés le Yankee.

Yvon et Van der Schoppen respectaient ce silence, et se gardaient bien de le rompre par quelque parole maladroite.