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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/31

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soumettrait à tous les châtiments qu’on voudrait lui infliger, et qu’il avait la conscience d’avoir si bien mérités.

Comme on allait l’entraîner vers l’espèce de cellule qui lui était destinée, le professeur Van der Schoppen intervint :

– Les vices et les crimes, déclara-t-il gravement, proviennent tous d’un état morbide des cellules cérébrales. Il faut se bien porter pour être honnête. La santé est le commencement de la vertu – aussi, continua-t-il, en se tournant vers Jonathan, vous devez être bien malade, mon garçon… Je vais donc commencer, à l’instant même, à vous appliquer un traitement qui vous rendra, en peu de jours, le plus vertueux des hommes.

Malgré l’opposition de M. Bouldu et du docteur Rabican, Jonathan dut essuyer quelques vigoureux coups de poing derrière la tête, dans la région même du cervelet. Jamais, dans sa longue carrière médicale, le professeur n’avait appliqué d’aussi bon cœur la méthode kinésithérapique. Il était enchanté de son idée.

– Voilà un garçon qui est dans la bonne voie maintenant, murmura-t-il pendant qu’on emmenait Jonathan qui, à part soi, donnait le professeur à tous les diables, et se promettait bien de tirer, plus tard, de lui, une éclatante vengeance.

Malgré ces petits désagréments, Jonathan était enchanté que l’affaire eût si bien tourné pour lui.

– Monsieur Bouldu est un niais, songeait-il.