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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/42

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Il paraissait avoir, sur le lieu de la retraite – ou du tombeau – des aéronautes, une opinion à lui, une idée de derrière la tête, qu’il ne trouvait pas encore bon d’exprimer.

Seuls, Alberte et Yvon avaient toujours la même confiance qu’aux premiers jours.

Le jeune homme s’était entêté dans l’hypothèse que ses amis avaient dû atterrir en un point quelconque du plateau central de l’Asie ; et il n’en démordait pas.

Il avait facilement persuadé Alberte.

Les deux jeunes gens formaient tous les jours mille projets de voyage en Asie.

– Il faudrait, s’écriait Yvon, organiser une expédition, explorer les déserts de la Mongolie et les montagnes du Thibet… Je suis sûr que c’est là qu’ils sont ; ils ne peuvent être que là.

– Tu raisonnes comme un enfant, répondait M. Bouldu. En admettant que la Princesse des Airs ait été précisément emportée par le courant aérien qui passe au-dessus de ces régions, et non par celui qui se dirige vers le pôle, pourquoi veux-tu que ce courant les ait précisément déposés là, et ne les ait pas entraînés plus loin !…

– Oui, appuyait le docteur, pourquoi voulez-vous qu’ils ne soient pas arrivés en Chine, au lieu de choisir comme lieu de descente les glaciers inhospitaliers et les rocs arides des cimes de l’Himalaya ?

– Précisément, reprenait Yvon avec feu ; c’est parce qu’ils sont descendus dans ces dé-