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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/43

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serts, ou sur ces sommets inhospitaliers, que nous ignorons leur sort. S’ils avaient pris terre dans un pays comme la Chine, il y a longtemps que nous aurions de leurs nouvelles.

– Je te dis que non, rugissait M. Bouldu.

Et la discussion se terminait toujours par un accès d’emportement de la part de l’irascible météorologiste.

Quant à Jonathan Alcott, sur lequel Yvon exerçait une surveillance minutieuse, il paraissait de plus en plus repentant et résigné à la singulière situation qui lui était faite.

Il avait même demandé en grâce à son ancien maître de lui confier la mise au net et la vérification d’un très important tableau de statistique, sur la hauteur des eaux de pluie en France depuis dix ans.

Il paraissait travailler avec plaisir, et ne laissait jamais échapper la moindre plainte sur sa séquestration.

Il était plein de politesse et même d’amabilité pour la vieille Marthe, qui lui apportait ses repas, et pour le cocher Jean.

Celui-ci, chaque soir, étendait son lit de sangle dans le couloir, en travers de la porte de la cellule, de façon à prévenir toute velléité d’évasion.

Jonathan, comme beaucoup d’Américains, avait une certaine quantité de sang Peau-Rouge dans les veines.

Il devait à cette hérédité une inlassable patience, une assurance et un flegme imperturbables.