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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/44

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Il s’était dit qu’à force de temps M. Bouldu, sans rancune, comme toutes les personnes très violentes, lui pardonnerait et lui rendrait même sa confiance.

Cette opinion était tellement ancrée dans son esprit, qu’il eût été très vivement contrarié si on lui eût offert la liberté sans condition.

Libre, il eût été obligé de passer à l’étranger, et sa vengeance lui aurait échappé.

Car il voulait se venger, et terriblement, d’Alban Molifer, d’abord, première cause de tous ses malheurs – si par hasard il avait échappé à la catastrophe probable de la Princesse des Airs – d’Yvon, qui l’avait humilié et qui avait tenu sa vie entre ses mains – et même de M. Bouldu, ainsi que du docteur Rabican, à qui il gardait rancune pour la générosité même qu’ils avaient déployée envers lui.

Il n’était pas jusqu’à l’inoffensif Van der Schoppen qui n’eût sa part dans la rancune du Yankee. Jonathan s’était promis de le punir du rôle qu’il avait accepté dans la comédie judiciaire où lui-même avait joué celai d’inculpé.

L’application kinésithérapique qui avait terminé la séance du jugement, n’était pas, comme on pense bien, pour peu de chose dans la haine du Yankee contre l’excellent professeur.

Trois semaines s’étaient écoulées depuis le commencement de l’enquête entreprise par le docteur Rabican et M. Bouldu, pour connaître le sort des aventureux voyageurs, lorsqu’un acci-