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Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/50

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En quelques phrases brèves, car il commençait à s’impatienter, le météorologiste le mit au courant.

– Et c’est sur d’aussi faibles preuves, sur d’aussi futiles indices, soupira aussitôt Jonathan, que vous avez la générosité de me pardonner mes crimes, et d’ouvrir les portes de ma prison ! Je ne le souffrirai pas. Je resterai ici jusqu’à ce que vous soyez bien sûr que je n’ai pas voulu vous tromper.

– Restez, si vous voulez, déclara avec indifférence, M. Bouldu ; mais personne ne vous surveillera plus.

– D’ailleurs, fît observer doucereusement l’Américain, il faut que je termine le grand tableau météorologique dont vous avez bien voulu me confier l’exécution.

– Je vois, conclut M. Bouldu avec un rire sonore, que je serai obligé de vous mettre à la porte !… Le voilà, le voilà bien, le prisonnier par persuasion !

Fort de cette espèce de consentement tacite, Jonathan se remit tranquillement à son travail.

Quant à M. Bouldu, qui avait descendu l’escalier en sifflotant comme un collégien, il se jura bien d’expulser cette canaille d’Américain, sitôt qu’on aurait des nouvelles plus précises de l’aéroscaphe, ce qui ne saurait tarder.

Jonathan était ravi.

– Décidément, murmura-t-il, je ne croyais pas le père Bouldu aussi naïf. J’aurai beaucoup