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CHRONIQUE
DE
FRÉDÉGAIRE.


Gontran, roi des Francs, gouvernait depuis vingt-trois ans[1] avec bonheur le royaume de Bourgogne ; il était plein de bonté, se montrant partout avec les évêques comme un évêque, en très-bonne intelligence avec ses Leudes, faisant aux pauvres de larges aumônes, régnant enfin avec tant de sagesse et de prospérité que toutes les nations voisines mêmes chantaient ses louanges.

La vingt-quatrième année de son règne, plein d’amour de Dieu, il fit bâtir avec soin et magnificence, dans le faubourg de Châlons et cependant sur le territoire Séquanien, l’église de Saint-Marcel, où en récompense repose aujourd’hui son corps. Il y fonda un monastère et dota l’église de beaucoup de biens. Il fit assembler un synode de quarante évêques, et fit confirmer par la réunion de ce synode l’institution de ce monastère de Saint-Marcel, à l’exemple de ce qui avait été fait pour le monastère de Saint-Maurice, établi ainsi d’après les ordres du prince, par Avite et d’autres évêques du temps du roi Sigismond.

Dans cette année, Gondovald, avec le secours de

  1. En 583.