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CHRONIQUE

Mummole et de Didier, osa envahir au mois de novembre une partie du royaume de Gontran, et détruire ses cités[1]. Gontran envoya contre eux avec une armée le connétable Leudégésile et le patrice Ægilan. Gondovald ayant pris la fuite, se réfugia dans la ville de Comminges, et mourut ensuite précipité du haut d’une roche parle duc Boson[2].

Lorsque Gontran apprit le meurtre de son frère Chilpéric, il se hâta de se rendre à Paris où il fit venir auprès de lui Frédégonde et Clotaire, fils de Chilpéric, qu’il fit baptiser à Ruel, et qu’il établit sur le trône de son père, après l’avoir tenu sur les fonts sacrés[3].

La vingt-cinquième année du règne de Gontran, Mummole fut tué à Sénuvie, par l’ordre de Gontran, Son domestique Domnole, et son camérier Wandalmar, remirent à Gontran Sidonie sa femme, ainsi que tous ses trésors.

La vingt-sixième année du règne de Gontran son armée entra en Espagne ; mais, accablée de maladies par l’insalubrité du pays, elle revint aussitôt dans sa patrie.

L’an vingt-septième du même règne, Leudégésile fut nommé par Gontran patrice de la Provence. On annonça que le roi Childebert avait eu un fils nommé Théodebert.

Cette même année il y eut en Bourgogne une grande inondation de fleuves, de sorte que les eaux dépas-

  1. Voir Grégoire de Tours, liv. VII
  2. Par Ollon, selon Grégoire de Tours (I. VII, page 147.) Gontran-Boson le tua après sa chute.
  3. Le baptême de Clotaire n’eut lieu que six ans plus tard, dans un second voyage de Gontran à Paris.