Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/175

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Persans, et cette cérémonie accomplie par Jean et les autres évêques dura deux semaines. Grégoire, évêque d’Antioche, tint l’empereur sur les fonts baptismaux. L’empereur Anaulf pria l’empereur Maurice de lui donner des évêques avec un clergé pour les établir dans la Perse, afin que tous les Persans reçussent la grâce du baptême. Maurice les lui donna volontiers, et tous les Persans furent convertis avec une grande promptitude.

L’an vingt-huitième du règne de Gontran, une armée marcha en Espagne par son ordre ; mais, par la négligence de Boson qui la commandait, elle fut taillée en pièces par les Goths.

La trentième année du règne du même prince, la tunique de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui lui avait été enlevée dans la passion, et tirée au sort par les soldats qui le gardaient, et de laquelle le prophète David dit : « et ils ont tiré mes vêtemens au sort[1] ; » fut découverte par les aveux de Simon, fils de Jacob ; qui, après avoir été pendant deux semaines tourmenté de divers supplices, déclara enfin que la tunique était déposée dans la ville de Joppé, loin de Jérusalem, dans un coffre de marbre : Grégoire, évêque d’Antioche, Thomas, évêque de Jérusalem, Jean, évêque de Constantinople, et beaucoup d’autres évêques, après un jeûne de trois jours, portèrent à pied à Jérusalem, avec une sainte dévotion, la tunique enfermée dans le coffre de marbre, qui devint aussi léger que s’il eût été de bois, et ils la placèrent en triomphe dans le lieu où on adore la croix du Seigneur. Cette année, la lune fut obscurcie.

  1. Psaum. 21, v. 19.