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DE FRÉDÉGAIRE.

Selon sa coutume l’empereur des Perses ayant fait marcher une armée contre Héraclius, les Perses ravageant les provinces de la république, arrivèrent à Chalcédoine non loin de Constantinople, et emportant d’assaut cette ville ils y mirent le feu. S’étant ensuite approchés de Constantinople, siège de l’empire, ils s’efforcèrent de la détruire. Héraclius étant sorti à leur rencontre avec une armée, envoya des députés à l’empereur des Perses, nommé Cosdroé[1], pour lui demander d’en venir avec lui à un combat singulier tandis que les deux armées resteraient immobiles, convenant que celui à qui le Très-Haut accorderait la victoire, recevrait en sa possession l’empire et le peuple du vaincu. L’empereur des Perses accepta cet accord, et promit qu’il se rendrait à ce combat. L’empereur Héraclius, s’étant armé et laissant derrière lui son armée rangée en ordre, s’avança comme un nouveau David. L’empereur des Perses Cosdroé envoya un patrice de ses sujets qu’il savait très-brave dans les combats, pour se battre à sa place contre Héraclius, selon ce qui avait été convenu. Comme, montés chacun sur un cheval, ils s’avançaient tous deux au combat, Héraclius dit au patrice qu’il croyait être

    méprises et les fables qui se rencontrent dans le récit de Frédégaire. Les Occidentaux du VIIIe siècle ne connaissaient ce qui se passait en Orient, que par quelques bruits vagues et incomplets, dénaturés par l’ignorance grossière et l’imagination ardente des pèlerins ou des barbares. Le seul fait qu’il importe de remarquer dans Frédégaire, c’est l’éclat de la renommée d’Héraclius en Occident. Quant aux événemens même de son règne, ils sont racontés avec clarté et intérêt dans l’Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain, par Gibbon, t. 8, p. 459 et suiv. édit. de 1812.

  1. Chosroès.