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DE FRÉDÉGAIRE.

le faire périr, rassembla avec lui un grand nombre d’habitans de son patriciat, ainsi que tous les évêques, les nobles et les braves guerriers qu’il put réunir, et prit le chemin d’Autun. Le roi Clovis, Erchinoald, maire du palais, et Flaochat envoyèrent vers lui Hermenric, domestique, afin que, comme Willebad effrayé était incertain de savoir s’il irait plus loin ou s’il éviterait le danger en s’en retournant, Hermenric par des promesses l’engageât à s’avancer jusqu’à Autun. Willebad, croyant ce domestique, le combla de présens, s’avança en le suivant jusqu’à Autun, et campa avec sa suite non loin de cette ville. Le jour même de son arrivée, il envoya à Autun pour voir ce qui s’y passait, Ægilulf, évêque de Valence, et le comte Gyson, qui furent retenus par Flaochat. Le lendemain Flaoehat, Amalgaire et Chramnélène, qui avaient unaniment projeté la mort de Willebad, étant sortis de bonne heure de la ville d’Autun, furent joints par d’autres ducs du royaume de Bourgogne avec leurs troupes. Erchinoald, ayant aussi pris les armes avec les Neustriens, s’avança pour participer à ce combat. Willebad s’étant préparé avec tous ceux qu’il put rassembler, les deux armées en vinrent aux mains. Flaochat et les ducs Amalgaire, Chramnélène et Wandelbert attaquèrent Willebad. Les autres ducs, et les Neustriens qui les entouraient, demeurèrent spectateurs, attendant l’issue, et ne voulant pas se jeter sur Willebad ; il fut tué, et un grand nombre des siens furent taillés en pièces avec lui. Berthaire, comte du palais, et Franc du pays situé au-delà du Jura, fut le premier qui attaqua Willebad. Frémissant de colère, le bourguignon Manaulf sortit des rangs, s’avança