Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
DE FRÉDÉGAIRE.

terreur, ils s’enfuirent avec leurs femmes et leurs enfans au-delà du fleuve de l’Inn, sur les bords duquel Pépin établit son camp, se préparant à le traverser pour faire d’eux un grand carnage. Les Bavarois se voyant hors d’état de se sauver, envoyèrent au prince des députés chargés de beaucoup de présent, se soumirent à lui, prêtant des sermens et donnant des otages, comme gages qu’ils ne se révolteraient plus jamais. Ainsi avec l’aide du Christ, Pépin retourna heureusement et en grand triomphe dans le pays des Francs, qui pendant deux ans se reposa de combats.

Dans ce temps, de l’avis et du consentement de tous les Francs, et après avoir envoyé à Rome une ambassade, qui rapporta l’autorisation du Saint-Siège apostolique, Pépin fut élevé sur le trône[1] par le choix de toute la nation Franque ; les grands se soumirent à lui, et il fut selon l’antique usage, ainsi que la reine Bertrade, consacré par les évêques.

C’est jusqu’ici que l’illustre comte Childebrand, oncle dudit roi Pépin, a fait écrire avec le plus grand soin cette histoire des actions des Francs ; ce qui suit a été fait par l’ordre de l’illustre guerrier, Nibelung, fils de Childebrand.

Cela fait, les Saxons, selon leur coutume, manquèrent l’année suivante[2] à la foi qu’ils avaient promise au roi, et se soulevèrent. Pépin irrité convoqua toutes les troupes des Francs, passa le Rhin, marcha avec un grand appareil dans le pays des Saxons, le

  1. En 752.
  2. En 753.