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VIE DE DAGOBERT Ier.

Le roi Dagobert, par le conseil des Neustriens, leur accorda ce qu’ils demandaient. Les Saxons, venus pour cette affaire, prêtèrent serment sur des armes et au nom de tout leur peuple, selon la coutume de leur pays. Mais leur promesse eut peu d’effet. Cependant, depuis cette époque, ils ont cessé de payer le tribut auquel ils étaient soumis. C’était une contribution annuelle de cinq cents vaches qui leur avait été imposée par Clotaire l’ancien, et qui leur fut ainsi remise par le roi Dagobert.

La onzième année de son règne[1], comme les Wénèdes, d’après les ordres de Samon, se livraient à de nouveaux ravages, et franchissant leurs propres frontières, entraient dans la Thuringe et les cantons voisins pour dévaster le royaume des Francs, le roi Dagobert vint à Metz, et là, de l’avis des évêques et des grands, et avec l’approbation des principaux du royaume, il institua son fils Sigebert roi d’Austrasie, et lui permit de prendre la cité de Metz pour résidence. Il chargea Chunibert, évêque de Cologne, et Adalgise, duc du palais, du soin de gouverner, donna à son fils un trésor suffisant, l’établit enfin sur le trône avec la dignité qui convenait, et confirma par des ordres écrits toutes les concessions qu’il lui avait faîtes. On sait que, dans la suite, les Austrasiens défendirent vaillamment contre les Wénèdes la frontière du royaume des Francs.

La douzième année du règne de Dagobert[2], il lui naquit de la reine Nantéchilde, un fils nommé Clovis. Par le conseil des Neustriens, il renouvela alors son traité avec son fils Sigebert. Les grands et les évê-

  1. En 632.
  2. En 633.