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VIE DE DAGOBERT Ier.

rons de faire en sorte que nos décrets, tels qu’ils sont contenus dans le présent écrit, demeurent fermes et stables à toujours. Pour nous en assurer l’éternelle récompense, nous avons dessein de confirmer de notre main le présent écrit de notre testament ; et nous vous ordonnons à vous tous évêques, abbés, grands et hommes illustres ici prête sens, d’y apposer votre signature et votre sceau ; et, encore une fois, nous vous conjurons, vous rois et mes chers fils, et tous ceux qui doivent nous succéder, de ne jamais porter atteinte en aucune manière à notre volonté, si vous voulez que les choses que vous réglerez vous-même après notre mort demeurent aussi fermes et stables ; car sachez que vous aurez à votre tour des successeurs, et que si vous ne maintenez pas nos décrets, les vôtres ne seront pas non plus respectés. »

Le roi ayant ainsi très-sagement parlé, et tous l’écoutant avec attention, ils lui souhaitèrent de bon cœur une longue vie avec un règne pacifique ; et tous les grands, aussi-bien que le roi lui-même, confirmèrent volontiers le susdit testament. Le roi se souvenant toujours de son patron particulier, saint Denis, et quoiqu’il lui eut déjà donné beaucoup de terres, lui conféra encore par cet acte un domaine nommé Braunade. Toutes les affaires du royaume convenablement réglées, il permit à chacun de retourner joyeusement chez lui. Ce testament, qu’il avait ordonné de déposer dans son trésor, est gardé aussi avec respect dans les archives de l’église de Saint-Denis et de ses bienheureux compagnons.

À la même époque, le roi concéda à ladite église,