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VIE DE DAGOBERT Ier.

qui porte que, dans tous les domaines, terres ou autres biens donnés à ladite église par les anciens rois ou par nos pères, ou par les hommes craignant Dieu, ainsi que dans tous ceux qui lui pourront être donnés à l’avenir, aucun évêque, ni celui qui est ici présent, ni ses successeurs, ni leurs vicaires, ni aucune autre personne ne puisse désormais rien prendre ou enlever, ni usurper aucun pouvoir sur ledit monastère, ni en détourner, sous prétexte d’échange et sans l’aveu de la congrégation elle-même, comme sans notre permission, aucune chose, soit calice ou croix, ou garniture d’autel, ou livres saints, soit or ou argent, ou tout autre effet. Rien de tout cela ne pourra être pris ni porté à la ville de Paris. Que la sainte congrégation possède à perpétuité tout ce qui lui aura été justement donné, afin qu’elle se plaise à invoquer avec zèle le Seigneur pour l’ame de nos pères et la tranquillité de notre royaume. L’amour de Dieu, le respect des saints martyrs, et le désir de mériter la vie éternelle, nous déterminent à accorder pleinement ce bienfait à cette sainte basilique, avec votre aveu et votre libre concours. Notre intention est qu’on y célèbre à l’avenir, et comme au temps de notre père, le chant perpétuel qui y a été institué, comme il a lieu nuit et jour dans le monastère de Saint-Maurice et dans celui de Saint-Martin de Tours. »

Tous les grands du royaume écoutèrent avec attention et étonnement ce discours du roi ; les évêques approuvèrent son excellente piété, et le décret qu’il avait fait écrire, comme je viens de le rapporter, fut signé d’eux tous aussi bien que de lui.