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VIE DE DAGOBERT Ier.

Parmi les assistans étaient quelques évêques, dont l’église vénère aujourd’hui sans aucun doute la sainteté, car le Seigneur n’a cessé de faire sur leurs tombeaux de grands miracles. Ce sont saint Ouen, saint Radon son frère, saint Pallade, saint Clair, saint Eloi, saint Sulpice, saint Obert, saint Castade, saint Æther avec beaucoup d’autres, et aussi le respectable Landri, évêque de Paris, qui approuva et confirma de son plein gré le privilège en question.

Le roi Clovis, pendant tout le cours de son règne, maintint dans son royaume la paix sans aucun trouble ; mais par un coup du sort, dans les dernières années de sa vie, il vint un jour, comme pour prier dans l’église des saints martyrs, et voulant avoir en sa possession leurs reliques, il fit découvrir leur sépulcre. À la vue du corps du bienheureux et excellent martyr Denis, et plus avide que pieux, il lui cassa l’os du bras, l’emporta, et frappé soudain, tomba en démence. Le saint lieu fut aussitôt couvert de ténèbres si profondes, et il s’y répandit une telle terreur que tous les assistans saisis d’épouvante ne songèrent qu’à prendre la fuite. Le roi Clovis pour recouvrer le sens, donna ensuite à la basilique plusieurs domaines, fit garnir d’or et de pierres précieuses l’os qu’il avait détaché du corps du saint, et le replaça dans le tombeau. Il lui revint quelque peu de raison ; mais il ne la recouvra jamais toute entière, et perdit au bout de deux ans son royaume et la vie[1].


FIN DE LA VIE DE DAGOBERT Ier.
  1. En 651.