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NOTICE

signifians sur l’enfance de saint Léger, et d’un petit nombre de faits que nous avons recueillis dans les notes, le récit de l’abbé Ursin est moins étendu et moins animé que celui du moine anonyme, le plus curieux peut-être, après le grand ouvrage de Grégoire de Tours, des monumens qui nous sont parvenus sur cette époque de notre histoire.

Là se révèle en effet, dans toute son énergie, ce qu’on est convenu d’appeler la lutte des grands propriétaires contre le pouvoir royal ; lutte qui agita si violemment le dernier siècle de la race Mérovingienne, et où les maires du Palais furent les appuis et les ministres, tantôt de l’aristocratie, tantôt de la royauté. M. de Sismondi, dans son Histoire des Français, a fait au maire Ébroin l’honneur de le considérer comme le chef du parti des hommes libres contre la coalition des grands. Nous doutons fort que cette estime lui soit due et qu’il y eût alors un parti des hommes libres. Des rois ou des ministres de rois qui voulaient exercer partout une autorité arbitraire et tuer ou dépouiller à leur gré quiconque excitait leur avidité ou leur courroux ; des ducs, des comtes, des Leudes, des évêques riches et ambitieux, qui prétendaient dans leur territoire à une entière in-